mercredi 28 janvier 2015

Femmes de jazz

Bien qu’écrivant peu pour le jazz, j’ai tout de même eu la chance de chroniquer Erik Truffaz, Magic Malik, MAM, Oxyd, Tricia Evy, Guillaume Perret, Ibrahim Maalouf… J’écoute assez souvent du jazz, je vais à des concerts de jazz, certainement plus qu’avant. Récemment, j’ai eu le privilège d’assister au concert de Tigran Hamasyan (en trio) dans la salle intimiste des Cuizines, à Chelles. Incroyablement fort, impressionnant. J’ai aussi réécouté "Doo Bop" de Miles Davis et "Future Shock" d’Herbie Hancock, ces deux génies mêlant prodigieusement le jazz au hip hop. Ah ! Les années quatre-vingt…

Dans les années quatre-vingt-dix, j’ai beaucoup aimé Sixun. Le groupe était venu à Épernay pour animer des master class, et mener des interventions musicales dans les établissements scolaires. J’avais pu discuter avec les musiciens, très sympathiques, finalement peu différents des rockeurs que je pouvais côtoyer par ailleurs. En bouquet final, il y eut ce concert génial à la Cigale Musclée avec, sur scène, en guest, les participants des master class… Cela se passait dans le cadre de la Semaine Jazz, et comme je faisais partie de l’organisation, l’occasion m’a été donnée d’écouter en concert un genre musical que je connaissais peu et de l’apprécier, mes préférences demeurant tout de même très rock à cette époque-là.

Régulièrement, je reçois des disques de jazz à mon domicile, ils me sont envoyés par Arielle Berthoud, attachée de presse. De temps en temps, j’arrive à placer une chronique. Je ne manque pas d’écouter tous les disques qu’elle m’envoie, afin d’en savoir un peu plus sur ce qui se fait aujourd’hui, en matière de jazz, pour connaître ces différents musiciens contemporains, dont le nom la plupart du temps ne me dit rien. Certains disques retiennent mon attention, alors je les écoute plusieurs fois, le plus souvent dans ma voiture, au cours de mes trajets quotidiens, surtout le matin.

Dernièrement, grâce à Arielle, j’ai découvert Line Kruse, violoniste et flûtiste danoise, qui fut élève au Conservatoire Royal de Copenhague avant de s’aventurer vers le jazz et les musiques latines. Isabelle Olivier aussi, une harpiste française, compositrice de musiques de films comme  "Les glaneurs et la glaneuse" d’Agnès Varda, "L’esquive" d’Abellatif Kechiche, ou pour des spectacles vivants…

Ces disques, respectivement "Dancing on air" et "Don’t worry, be haRpy" m’ont enchantée et fait passer de bien bons moments en voiture, ces dernières semaines, sur les routes hivernales, alors qu’il faisait encore nuit. Des musiques parfaites pour me réveiller doucement, pour préparer la journée à venir dans la sérénité. Des musiques riches en belles sonorités, des trouvailles en matière de jeu avec les instruments, l’emploi de l’électronique, incontournable dorénavant.

Line Kruse
"Dancing on air"
Stunt Records / Taklit Editions & Productions / UVM Distribution
Sortie le 26 janvier 2015
Line Kruse, d’emblée, me plaît, avec ses mélodies ethniques, dont certaines trouvent écho en moi, faisant ressurgir un vieil air oublié. Puis, ça part vers autre chose, le violon devient virtuose, le rythme s’emballe, se fait plus nettement latino, alors je ne sais plus ni où j’habite, ni où je vais. Quelque part en Scandinavie ? À Cuba, Porto Rico, Buenos Aires ? Je conduis, il pleut, je fais marcher les essuie-glaces, je pense à tout autre chose. J’apprécie beaucoup la reprise rêveuse, enchanteresse, un brin latine, de la Gymnopédie n°1 d’Erik Satie. Mais il ne faut surtout pas limiter le disque à cet exercice de style. Entourant la violoniste, douze fameux musiciens, tissant un univers hors du temps, au-delà des frontières, loin des réalités. Les neuf autres titres du CD regorgent de finesse et de richesse, tant au niveau de l’orchestration que de la composition. Le plaisir est immense, infini, sans cesse renouvelé. La musicienne hors-pair joue depuis longtemps avec Gotan Project, elle est l’auteur de deux albums avant "Dancing on air" : "Warm waves" en 2005 et "Dream" en 2009. Quand elle est arrivée à Paris, elle s’est tournée vers la musique cubaine et argentine, jouant avec des pointures, devenant elle-même une artiste internationale. Line Kruse (en quintet) est en concert à Paris, au Sunside, le 29 janvier 2015, au Lavoir Moderne d’Epinal le 20 mars. Elle a une multitude de dates en France et en Belgique avec Michel Fugain & PLURIBUS, nouveau projet du chanteur de  "Fais comme l’oiseau". Une adaptation fort réussie, dans les seventies, de la chanson brésilienne "Vôce abuso"… Brasilia n’est donc pas très loin non plus, Copenhague est tout proche, Paris est à nos pieds.

 
Isabelle Olivier
"Don’t worry, be haRpy"
Enja Records / Yellow Bird / Harmonia Mundi
Sortie le 27 janvier 2015
Pour Isabelle Olivier, ce fut le même engouement. Au volant de ma voiture, le paysage noir et glacé défilait, éclairé par mes phares et ceux de tous les autres véhicules. J’étais au chaud, détendue, à écouter des morceaux sonnant agréablement, harmonieusement ; d’autres surprenants, certes, mais pas agressifs. Le tout très onirique, incitant à la méditation. Il y a les chants d’oiseaux du début, pour mettre en condition. Plus loin la mer, les vagues, les goélands, des cris joyeux d’enfants… La pluie aussi, celle d’un orage, des sirènes d’ambulances, un feu qui crépite… J’apprendrai bientôt que "Don’t worry, be haRpy" s’inspire du roman d’Italo Calvino, "Le baron perché" (que je dois toujours lire, en voici l’occasion !). Il faut savoir aussi que le disque, instrumental, s’inscrit dans un cadre plus vaste de concerts, d’abord en formation réduite, puis avec quatre chanteurs, un chœur, entre sept et vingt musiciens, selon les dates. L’utilisation de la harpe est inventive, jeu classique en arpèges, grattements énergiques comme avec une guitare, effets de sons numériques… Isabelle Olivier réside actuellement à Chicago, où elle s’imprègne de la musique américaine. Son double album "Dodecasongs" est sorti en 2012, elle y est entourée d’artistes tels que David Linx, Didier Lockwood (ceux-là, je les connais), également Peter Erskine, David Binney, Eivind Opsvick, Louis Moutin… Ses prochains concerts, annoncés jusqu’en juin 2015, se passent entre Chicago et l’Île de France. Elle sera en mars (date à confirmer) au Festival de Jazz de Marne-la-Vallée, puis, début juillet, en résidence de création au château de Blandy-les-Tours : ces deux derniers lieux ne sont guère loin de chez moi !
https://fr-fr.facebook.com/isabelle.olivier.9440

Nouvelles fraîches du 8 mars 2015

Isabelle Olivier sera en concert : 

-Le samedi 28 mars à 20 h au Café de la Danse, Paris, pour présenter son nouveau CD "Don't worry, be haRpy"sorti fin janvier 2015.

Isabelle Olivier : Harpes et composition 
Marc Buronfosse : Contrebasse/ Basse 
Fabrice Moreau : Batterie/ Percussions 
Céline Grangey : Electronique 

-Et aussi, la veille, vendredi 27 mars à 20 h 30 à la Ferme du Buisson, Noisiel, dans le cadre du festival "Printemps de jazz". 
Elle sera accompagnée par les élèves du CRD (Conservatoire à Rayonnement Départemental).

La première partie sera assurée par l'atelier du CRD dirigé par Sylvain Del Campo.

À ne pas manquer !

samedi 24 janvier 2015

Mon cher journal


Trilogie champenoise : 1/3

27 avril 1977

Me voici seule, une fois de plus, à la maison. Heureusement qu'il y a le chat Hector pour me tenir compagnie ! Tout à l'heure, quand j'allumerai la télé et que je m'installerai bien confortablement dans le fauteuil, les jambes allongées, les pieds posés sur une chaise, pelotonnée dans mon duvet, il viendra me rejoindre et s'endormira sur ma poitrine, en ronronnant sous mes caresses.

Lui, au moins, il ne me trahit pas. Il m'aime, il reste près de moi, il est à moi, c'est mon gros chat, mon bon vieux chat. Je finirai sans doute par m'endormir aussi, dans la chaleur du duvet, bercée par les voix plates et insipides de l'émission télévisée. "Aujourd'hui madame", bonsoir monsieur et au revoir tout le monde ! Qu'ai-je d'autre à faire, de toute manière, ce mercredi après-midi ? Il pleut, il fait froid, le ciel est gris… Je n'ai aucune envie, à part rester ici, chez moi, avec Hector.

Hier, je me suis disputée avec ma meilleure amie. Béatrice n'est plus ma meilleure amie. Je n'ai plus de meilleure amie. Je n'ai même plus d'amie du tout… Tout ça à cause d'une histoire de garçon avec qui elle veut sortir à tout prix. Mais ce garçon de 4e B, Jean-Louis, est déjà pris, et bien pris ! Il sort depuis septembre avec une fille de sa classe, Lydia : ils s'adorent, ça se voit, ils s'entendent super bien, entre eux c'est le grand amour, ils ne vont certainement pas se quitter de sitôt !

Alors quand Béatrice s'est mise à délirer, à fantasmer, à me raconter que pendant les récrés Jean-Louis la regardait, lui souriait, lui faisait des clins d'œil… Je lui ai dit qu'il fallait qu'elle arrête de rêver, que ce mec n'était pas pour elle, qu'elle allait se rendre ridicule, que si elle continuait à le draguer, elle allait se faire massacrer par Lydia !

Béatrice n'a pas apprécié, évidemment, que je lui dise les choses en face. Moi, comme c'est (enfin, était) ma meilleure amie, je considérais que je lui rendais service en lui disant la vérité. Je voulais qu'elle comprenne que ça ne lui servait à rien de se prendre la tête pour un garçon qui n'en a rien à faire d'elle ! Il vaut mieux qu'elle regarde du côté de ceux qui sont célibataires. René ferait n'importe quoi pour elle et pourtant elle l'ignore totalement, ou alors elle lui répond sèchement, elle lui fait des coups vaches… Tant pis pour elle.

Béatrice a perdu sa meilleure amie et elle n'a même pas de petit ami. Et bien voilà, c'est tout comme moi, on est pareilles. J'espère qu'elle va finir par me téléphoner, j'aimerais tant qu'elle m'appelle cet après-midi ! Elle a des excuses à me faire, elle m'a traitée très grossièrement. Mais vu la gifle que je lui ai donnée en réponse à ses : "Connasse, salope et grosse pouffe", ce serait plutôt à moi de lui téléphoner et de m'excuser, non ?

Pour le moment, nous sommes fâchées. Mais si nous sommes vraiment des amies, les meilleures amies du monde, tout finira par s'arranger, n'est-ce pas ? Enfin ça ne s'arrange pas toujours ! À la rentrée de septembre, c'était Élodie ma meilleure amie, mais on s'est disputées. Elle parlait plus souvent à Corinne qu'à moi, je lui ai fait une crise de jalousie, on ne se parle plus du tout…

Béatrice, cet après-midi, n'est probablement pas seule, chez elle. Elle a une "vraie" famille, un père et une mère qui vivent ensemble, un petit frère… Il y a toujours quelqu'un avec elle, à la maison. C'est rassurant, sans doute, mais en contrepartie, elle est beaucoup moins "libre" que moi. Elle ne fait pas ce qu'elle veut, elle doit demander la permission à ses parents pour sortir le mercredi ou le samedi après-midi…

Les jours de collège, pas question de s'amuser après les cours, de rester un peu dehors, d'aller voir les garçons jouer au foot… Elle doit tout de suite rentrer, sinon elle se fait disputer. Rien à voir avec moi ! Je ne sais pas si ça me plairait, finalement, la vie de Béatrice. Elle n'a pas le temps de s'ennuyer, c'est sûr ; elle a toujours quelque chose à faire. Garder son petit frère, aller en courses avec son père, aider sa mère… Moi, personne ne m'oblige à rien.

Ce matin, quand je me suis levée, mon père était déjà parti. Il ne travaille pas, le mercredi. Il en a profité pour aller passer la journée à la campagne, s'occuper du jardin, du verger, de la maison où nous n'allons plus en vacances. Ça ne me dit plus rien de l'accompagner. La dernière fois, je me suis ennuyée, il faisait froid, à peine arrivée j'avais déjà envie de rentrer, je suis restée dans la voiture à faire marcher le chauffage, à jouer avec les essuie-glaces… Pourtant, j'ai tant aimé y venir !

Papa m'avait laissé un mot sur un bloc-notes, comme nous avons l'habitude de le faire, depuis que nous vivons tous les deux dans l'appartement. Il a écrit qu'il rentrerait tard, ce soir il ira directement chez sa copine, ils mangeront ensemble… Il m'a laissé trente francs pour que j'aille m'acheter quelque chose à manger, ce qui me fera plaisir. "Pense au pain !" a-t-il souligné de deux traits au stylo bille violet.

Mais d'ici à ce qu'il ne revienne pas de la nuit… Il m'a laissé, au cas où, le numéro de téléphone de sa nouvelle amie : il la fréquente depuis une quinzaine de jours, on va bien voir si ça va durer, cette fois-ci. De toute manière, je préfère le savoir amoureux que malheureux et déprimé. C'est plus facile à vivre !

Elle est pas mal, la vie, comme ça. Je me débrouille toute seule, je fais ce que je veux quand je veux, sans avoir à demander quoique ce soit à qui que ce soit… Enfin presque. De toute façon, j'aime qu’on me laisse tranquille. Tous mes devoirs sont faits pour demain, ce matin j'ai appris ma leçon d'anglais et j'ai bien révisé pour le contrôle d'histoire…


Je n'ai pas de soucis à me faire. Je suis plutôt une bonne élève, sérieuse et travailleuse. J'ai eu des bonnes notes au premier et au deuxième trimestre, il n'y a pas de raisons, ça va continuer pareil. Et pour l'an prochain, le passage en 3e, c'est comme si c'était fait !

Après mon émission à la télévision, la petite sieste avec le chat comme édredon, j'irai acheter du pain et puis une bonne plaquette de chocolat. Il sera l'heure de goûter ! Tiens, si je faisais un gâteau ? Un bon et gros gâteau aux amandes, un pain de Gênes, comme je les aime… Il me faudra une plaquette de beurre, des œufs, des amandes en poudre… Aurai-je assez d'argent ?

Peut-être que sur le chemin du supermarché, je croiserai Michel, de retour du foot, ou du tennis… Mais avec le temps qu'il fait, et s'il continue à pleuvoir comme ça, il va sans doute rester chez lui, lui aussi. Je l'aime bien, Michel, il est gentil. Enfin, il est gentil avec un peu tout le monde, et surtout avec les filles ! Il semblerait qu'il soit fou amoureux d'Estrela. Elle dit qu'elle ne l'aime pas, qu'elle ne veut pas de lui, qu'elle connaît un garçon, au Portugal, avec lequel elle se mariera quand elle aura dix-huit ans.

Hier après-midi, Michel est venu attendre Estrela à la sortie du collège. Comme elle n'était pas là, il s'est avancé vers moi, il m'a fait quatre bises, il m'a demandé si j'avais vu Estrela… Je lui ai répondu qu'elle avait dû quitter plus tôt, puisque la prof de musique était absente. Il avait l'air d'être déçu, mais il a dit : "Ça ne fait rien" et il m'a proposé de m'accompagner jusqu'à chez moi.

J'ai dit oui, bien sûr ! J'étais surprise, mon cœur battait très fort, j'avais chaud et je devais être toute rouge ! Alors on s'est mis à marcher, pas trop vite, on a bien discuté, on a continué à parler une fois arrivés devant chez moi. Il me posait plein de questions, il me racontait des choses sur lui, sur ses loisirs, il me faisait rire…

J'étais très étonnée qu'il s'intéresse à moi. Mais bon, je sais qu'il aime Estrela, que c'est sa préférée. Au moment de partir, au lieu des quatre bises, il m'a embrassée sur la bouche. J'ai détourné la tête, très vite. Je ne suis pas une fille facile, moi ! Qu'il n'aille pas s'imaginer que je vais remplacer Estrela, comme ça, simplement parce qu'il claque des doigts ! Je lui ai dit : "Au revoir, Michel, à bientôt, on peut se revoir, si tu veux." Il m'a dit : "D'accord, je t'appellerai demain."

On est demain, la journée est déjà bien avancée, Michel ne m'a toujours pas appelée. Hier soir, quand je me suis couchée, j'ai repensé à son baiser. Je n'aurais pas dû l'éviter, j'aurais dû le faire durer ! En m'endormant, je me suis repassé au ralenti dix, vingt, trente, quarante, cinquante fois ses lèvres sur ma bouche.

Ah ! Si Michel pouvait m'aimer ! J'ai tant envie qu'il m'aime ! Je veux qu'un garçon m'aime ! Michel, mon petit ami ? En voilà une bonne idée ! Je vais faire crever de jalousie toutes les filles du collège ! Ce serait chouette de sortir avec lui ! Je m'ennuierais moins, le mercredi après-midi, si j'avais un petit ami…

Bientôt deux heures et demie : mon émission ne va pas tarder à commencer. Tiens, le téléphone sonne. Qui ça peut être ? Michel ? Béatrice ? Mon Dieu, faites que ce soit Michel !

Elizabeth

(Autre version de ce texte : Cher journal sur Hautetfort)

Éléonore


Trilogie champenoise : 2/3

Le 11 mars 2009

Bonjour Éléonore,

Ton message via "Copains d'avant" m'est bien parvenu, j'ai juste un peu tardé pour la réponse. Nous ne sommes plus à un mois près, au regard de toutes ces années qui se sont écoulées avant que nous nous "retrouvions" ! Je voulais avoir du temps devant moi pour te répondre, être totalement disponible pour t'écrire : c'est le cas maintenant.

Je vois que tu t'es bien investie sur ta fiche de "Copains d'avant". J'ai été très émue de voir les photos de tes trois enfants, ces portraits de toi (tu as très peu changé), de tes chats, ces vues de ton séjour en Provence, en février… Tu lis, tu vas au cinéma, au théâtre, tu écoutes de la musique, tu as de l'humour, un esprit philosophe, une âme psychologue, des élans poétiques… Je te reconnais bien là !

J'avais su, pour ta rupture avec Cédric, et ta liaison… J'étais venue à Epernay, je passais une soirée chez Patricia (elle est restée mon amie depuis le lycée) et son ami Loïc, elle avait invité Vanessa, qui m'a parlé de toi… J'avais eu aussi de tes nouvelles, avant, par mon père, quand il était encore instituteur aux Vignes Blanches, mais ça commence à dater !

J'ai donc revu Vanessa, mais pas Natacha ; une fois j'ai rencontré Damien par hasard (enfin, si l'on peut dire, c'était à Montmort !), il déjeunait dans le restaurant où nous faisions une réunion de famille pour les fêtes de Noël. C'est lui qui m'a reconnue, ça m'a fait un choc ! Nous avons échangé quelques mots, résumé notre vie…

Je suis contente que tu sois amie avec Frances. Évidemment, quand on habite la même ville, ce n'est pas difficile de se rencontrer, mais vous devez avoir pas mal de points communs, en plus de vos enfants ! J'ai été un temps en contact avec Juan, j'écris des articles pour une revue musicale et je voulais faire une chronique de son dernier album. Nous avons eu des échanges par mail à cette occasion.

En juin de l'an dernier, je comptais venir à son concert, organisé dans la cour de l'école de la Crayère à Epernay (comme tu le sais j’ai vécu là longtemps) mais je n'ai pas eu assez d'énergie pour y aller, faire de la voiture… C'était la fin de l'année scolaire, j'étais sur les rotules, je fais déjà de la route toute la semaine pour aller travailler… Il y aura peut-être une prochaine fois !

Je ne trouve pas la fiche "Copains d'avant" de Verucca, elle s'est peut-être enregistrée sous son nom marital, je ne me souviens que de son nom de jeune fille. As-tu des nouvelles de Sabrina, de la fac (je ne parviens pas non plus à me souvenir de son nom de famille) ? J'ai trouvé Dam dans tes "amis", je me souviens que vous étiez proches… Qui d'autre encore ? Ah oui, ta cousine Céline, et puis tes sœurs et ton frère, tes parents… Tu me donneras des nouvelles ?

Dans les personnes que nous avions en commun, je suis restée liée avec Béatrice, une amie du collège partie vivre à Annecy, l'année de la 3e. J'ai des photos d'elle, avec toi, avec moi, prises dans ton appart d'Epernay. Elle était venue me voir, nous nous étions vues chez toi, nous avions pris ces photos, à tes fenêtres, la lumière était belle… Je lui ai souvent rendu visite, j'ai vu grandir ses deux enfants, un garçon et une fille, maintenant dix-huit et quatorze ans !

J'ai longtemps été en contact avec Corinne, elle m'a invitée à son mariage en 1998 (messe à l'église Saint-Pierre-Saint-Paul, vin d'honneur et repas de noces à Champillon), elle s'est installée à Strasbourg avec son mari, puis nous nous sommes perdues de vue…

Je pense aussi à Élodie, qui nous rendait visite de temps en temps, quand nous habitions ensemble cette petite maison, à Reims. Je la connaissais depuis l'école primaire. Nous ne sommes plus en contact depuis longtemps, peut-être sais-tu ce qu'elle est devenue ? Et Andrew, qui après deux années de fiasco (et de fiesta) en fac de droit, a trouvé sa voie dans les études de psychologie… Est-il toujours sur Reims ?

Au fil des ans, je suis restée amie avec Iso, tant bien que mal. Pour elle, il y a eu des hauts et des bas avec les drogues dures, mais elle a fini par décrocher complètement. Depuis, elle s'investit dans l'association qui l'a aidée à s'en sortir et continue, par ailleurs, une analyse. Elle vit avec Matt depuis longtemps ; quand ils se sont mariés en 2004, leur fille unique Louise (onze ans maintenant) était déjà grande !

Quant à mon "petit" frère, il s'est installé dans les Yvelines, près de Versailles, avec sa femme et leurs deux enfants. Ils se sont mariés en juillet 1999 à la mairie d'Epernay, cela étant suivi d’un vin d’honneur puis d’un excellent repas, dans ce très beau château qui fait hôtel et restaurant, en allant vers Sézanne, j’ai oublié le nom. Il avait fait merveilleusement beau ce jour-là…

Tu as dû savoir, pour ma cousine Lina. Tu la connaissais, mon père t'en a sans doute parlé ? À l'époque, ça nous a tous bien retourné. Elle se remettait à peine d'un mariage désastreux, elle recommençait à vivre, c'était ses premières "vraies" vacances depuis longtemps… Elle n'a pas eu de chance, vraiment. C'est arrivé peu de temps après le mariage de mon frère, cela fera dix ans en août, cette année.

Sammy travaille dans un centre culturel en tant qu'ingénieur du son, Sylvie est professeur des écoles. Je prends souvent ma nièce (neuf ans) en vacances, elle aime venir chez moi pour être avec les chats (j'en ai trois en ce moment), mais je l'ai aussi emmenée en Bretagne et récemment skier dans le Jura. Son petit frère est plus remuant, je le laisse aux grands parents !

Quant à moi, après un DESS pas du tout motivant, l'essai d'un DEA, une expérience peu concluante en entreprise (formation pour adultes), j'ai quitté Paris à l'automne 1989 pour revenir vivre à Epernay. Nous ne nous voyions déjà plus beaucoup, je crois. Tu vivais en couple, tu finissais tes études, tu aimais chiner, faire des brocantes avec Cédric… La dernière photo que j'ai prise de toi date de juillet 1990, je t'avais fait poser avec ta fille, tout bébé, dans les bras.

J'ai connu une période de chômage autour de mes trente ans, ça n'a pas été drôle. À ce moment-là, j'habitais la ZUP et je me suis beaucoup investie dans la salle de concerts du quartier. En 1994, j'ai déménagé en Seine-et-Marne pour un emploi d'animatrice auprès de jeunes désoeuvrés, dans un gros village au nord de Meaux. C'était mieux que rien, mais parfois assez dur.

Je suis rentrée dans l'Éducation Nationale en novembre 1996. Devant la crainte du chômage (j'avais un contrat de deux ans qui ne serait pas renouvelé), j'ai passé le concours de professeur des écoles et j'ai été admise sur liste complémentaire dans le département de la Seine-Saint-Denis. Pas de chance pour moi, j'aurais préféré la Seine-et-Marne ! Parce qu'une fois qu'on est dans le "93", c'est pratiquement impossible d'en sortir, surtout si on ne correspond pas aux "critères". Je n'ai pas voulu déménager, je vis toujours à Meaux (enfin juste à côté, à la campagne). C'est mieux qu'en proche banlieue, même si je dois faire de la route.

Côté cœur, je n'ai rencontré que tardivement (il y aura trois ans en avril) un homme qui me convient. J'ai vécu de longues périodes de célibat, entrecoupées de quelques historiettes, jamais plus d'un an. Il y a bien eu ce directeur d'école, avec lequel j'ai eu une relation durant quelques mois, mais si c'était ça l'amour, les relations de couple (souvent orageuses), je préférais m'abstenir ! Le temps d'un été, je suis sortie avec un homme de dix ans mon cadet, mais je me suis vite ennuyée, nous n'avions pas assez de points communs.

Mon ami et moi, nous ne vivons pas ensemble, nous nous voyons généralement le week-end, chez lui ou chez moi, nous partons en vacances… Nous nous entendons bien, nous avons beaucoup à partager, les choses sont assez simples, ça me convient ainsi.

J'espère que tu trouveras un nouveau compagnon de route, ça viendra quand ce sera le moment !

Écris-tu toujours des poèmes ? Moi, je n'ai jamais cessé d'écrire, des chansons, des poèmes, un journal intime… À l'approche de la quarantaine, je me suis inscrite à un atelier d'écriture et j'ai commencé à écrire de la prose, à raconter des histoires, des souvenirs… En 2004, j'avais fait l'ébauche d'un texte évoquant ma vie étudiante à Reims, plus particulièrement l'année où nous avions habité ensemble, toi, Natacha et moi. Après nos premiers échanges de courrier électronique, j'ai eu envie de relire ce texte, de l'améliorer, de le terminer. Si tu veux, je te l'enverrai.

Je n'ai pas de maison d'édition, j'imprime selon mes propres moyens des recueils de poèmes ou de nouvelles, je les donne à lire à mes amis, à ma famille… J'ai participé à des concours littéraires, gagné quelques prix.

Il y a trois ans, j'ai ouvert un blog. J'y poste quantité de choses, comptes rendus de concerts, photos, poèmes, nouvelles, souvenirs, témoignages, billets d'humeur, impressions de lecture, chroniques de disques… C'est un moyen d'expression simple à utiliser, qui laisse libre cours à la créativité.

Mon premier appareil numérique, je l’ai acheté en 2005. Avant, je scannais mes vieilles photos papier, je faisais numériser sur CD mes clichés argentiques au moment du développement… J'aime utiliser les retouches photo sur l'ordinateur. Je joue sur les contrastes, je modifie les couleurs, j'augmente la saturation… Ça m'amuse beaucoup !

Voilà, Éléonore, assez parlé de moi. Il me fallait t'écrire cette longue lettre, je l'ai voulue ainsi, mûrie, réfléchie, "travaillée". J'espère que tu auras du plaisir à la lire, que tu m'écriras en retour !

À très bientôt,

Elizabeth

(Sur le même thème : Copine d'avant)

mercredi 21 janvier 2015

Transistor #44

Le Transistor #44 est paru début janvier 2015, on peut le feuilleter numériquement grâce à ce lien.

J'ai écrit trois chroniques pour ce numéro :
-L’Appel de la ForêtEP, Les Disques d’en Face
-Stéphane : "La désillusion de Léa", Lalouline éditions
-Orange Blossom : "Under the Shade of Violets", Washi Washa


Chronique scène locale (600 caractères)
L’Appel de la Forêt
CD 6 titres – Les Disques d’en Face
Le premier morceau, "Digadub", laisse s’exprimer toutes les subtilités du jeu du didgeridoo, cet instrument à vent très ancien, joué par les Aborigènes du nord de l’Australie. "Le sanglot des arbres", lent et méditatif, a quelque chose de médiéval par sa flûte, d’occitan par son chant. "Nago", plus actuel avec ses samples de voix issues d’un dessin animé, parle de haine et de guerre. "Zick" évoque les voyages en train, mêlant guimbarde et didgeridoo sur un rythme entêtant. "Rêveries" propose un duo apaisé entre ces deux instruments. L’enchanteur "Natural Breath" pourrait durer plus longtemps !

Autres liens :

Chronique scène locale (600 caractères)
Stéphane
"La désillusion de Léa"
CD 7 titres - Lalouline éditions
Commencez par regarder sur Youtube le teaser de "Matière Noire, la bédé. Rouge brun, le roman" de Yann Landry. La musique accompagnant les dessins en noir et blanc est celle de Stéphane Giardina, le titre "Tourment" un extrait de son dernier EP. Le Clayois poursuit avec plaisir et passion son parcours de compositeur (il y eut "L’Invitation" en 2009, "Psyché" en 2012), livrant six titres instrumentaux, et une chanson. Si les mots précisent l’histoire de l’héroïne, le jeu des instruments (piano, violon, violoncelle), soutenu par une rythmique fine et discrète, est riche en images et en émotions.

Autres liens :

Chronique coup de cœur du chroniqueur (900 caractères)
Orange Blossom
"Under the Shade of Violets"
CD 11 titres – Washi Washa
"Ommaty" s’ouvre sur du piano ; viennent s’y greffer des violons, des sons électroniques échantillonnés, de la batterie, du djembé. Le chant féminin, en arabe, fait une entrée magistrale, vibrante, écorchée. Des chœurs masculins, puis la voix d’un homme, seul, lui répondent. Le rythme s’accélère, le piano caracole, les violons s’affolent… Tout s’adoucit à nouveau, se conclut sur les notes cristallines d’un Fender Rhodes. Chaque composition fonctionne sur des contrastes, des ruptures de rythmes, des montées en puissance. Ce qui apparaît calme et mélodieux peut cacher des orages crépitants, des transes électriques dont on ne sort pas indemne, comme dans "Pitcha" ou "The Nubian". C’est le troisième album du groupe nantais : son noyau dur, constitué de Carlos Robles Arenas (rythmes, programmations) et PJ Chabot (violon), s’est enrichi par la rencontre avec la chanteuse égyptienne Hend Ahmed.

Mon compte rendu du concert à la Caravelle de Meaux :

L’entrevue de Patrick Auffret avec Orange Blossom :

samedi 17 janvier 2015

Charlélie Couture

L’album de Charlélie Couture, "Pochette surprise", est sorti en 1981, la même année que "Poèmes rock" et son tube imparable "Comme un avion sans aile", tous deux sur le prestigieux label américain Island Records (Jimmy Cliff, Skatalites, Bob Marley, Steel Pulse, Black Uhuru, U2, Roxy Music, Grace Jones, Bob Dylan, Tom Waits, Annie Lennox, PJ Harvey, Weezer, Jamie Cullum, Stromae…, pour n’en citer que quelques-uns). L’artiste, originaire de Nancy, fut d’ailleurs le premier Français  à être signé par Chris Blackwell, le fondateur du label en 1959.

À l’époque, j’étais loin de savoir tout ça, mais j’avais des amis qui écoutaient de la musique, toujours à l’affût de bonnes galettes, partageant leurs trouvailles chez les uns, chez les autres, lors de réunions festives… Il y en eut pas mal chez moi, de ces fêtes musicales, ou plutôt chez mon père, dans la grande salle à manger. Je me souviens du plaisir d’être ensemble, à échanger des idées, des avis, des blagues, des nouvelles, les disques des uns et des autres se succédant sur la platine.

"Pochette surprise" et "Poèmes rock" ont été si indissociables pour moi que je ne savais pas si telle ou telle chanson se trouvait sur l’un ou sur l’autre, tellement je les passais en boucle, à l’orée de mes vingt ans. C’est sans doute pour cette raison que, bien plus tard, je les ai compilés ensemble sur un même CD, avec leur pochette respective en recto verso, les deux formant un tout.

La musique, ça va, ça vient, l’on va écouter un disque intensément à un moment donné puis l’oublier, peut-être ne jamais le réécouter. Mais il y en a d’autres, tenaces, qui s’imposent et reviennent nous hanter, des années après, avec l’envie irrésistible de les jouer à nouveau, pour savoir s’ils nous donnent toujours autant de plaisir, ou si leur intérêt s’est émoussé au fil du temps…

Au cours de mes dernières vacances d’été, lorsque je suis allée à Auvers-sur-Oise puis en Normandie, je m’étais préparé pour la route une trentaine de CD, actuels ou plus anciens, glanés dans ma collection, au fil de mon inspiration.

Alors oui, Charlélie Couture ferait partie du voyage, et je me souviens fort bien du choc émotionnel qu’il a provoqué : "Pochette surprise" d’abord, "Poèmes rock" ensuite. J’en ai pleuré, tout en conduisant, tellement cela me touchait d’entendre à nouveau ces textes chocs, cette voix à l’accent insensé, de découvrir des sens qui m’avaient échappé, de repenser à mes même pas vingt ans.

"La ballade du mois d’août 75" est sur "Pochette surprise", elle fait partie des chansons que je connaissais par cœur, que je chantais à tue-tête, à la moindre occasion. Elle raconte de beaux souvenirs d’été, de vacances à la campagne, dans le Midi, et cela n’était pas sans m’évoquer mes propres étés de quand j’étais enfant. Cette chanson exprimait parfaitement ma nostalgie, mon désespoir face à un passé révolu, ma tristesse à la pensée de moments de bonheur.

"Mais il ne reste jamais rien de ce qui est vécu, quelques grains oxydés sur de la paraffine et des souvenirs idiots, mais qui donnent un peu de lumière, les jours de pluie…"

Après une "partie de jardin" donnée chez moi fin septembre, me retrouvant seule (et pompette) pour finir de ranger, j’ai réalisé mes diverses activités de ménage en écoutant à fond mes deux albums liés de Charlélie, cette fois-ci sans pleurer. J’ai joué et rejoué "La ballade du mois d’août 75" jusqu’à épuisement, la déclamant avec tout mon cœur, avec toutes mes tripes.

Cette fois-ci, ce n’était pas seulement les étés de mon enfance que je regrettais, c’était tous les étés heureux que j’avais passés jusqu’à présent, et qui ne reviendraient jamais. Mes vingt ans non plus, d’ailleurs.

Je ne me suis pas laissé abattre pour autant. Ce fut en quelque sorte un bon défouloir, une sorte d’exorcisme, une transe expiatoire, que cette écoute forcenée ! Je venais de passer un excellent dimanche, chaud et ensoleillé, entourée des amis que j’avais invités. 

mercredi 14 janvier 2015

Supertramp

Le premier album de Supertramp que j’ai écouté, c’était "Breakfast in America", en 1979,  j’avais quinze ans. Je me revois à cette époque, dans ma chambre, au soleil couchant du printemps. Des lueurs orangées dansaient sur les murs, le disque tournait sur la platine, montaient des haut-parleurs les notes cristallines du clavier, le jeu exacerbé du saxophone, la frappe assurée de la batterie, le soutien infaillible de la basse, les stridulations insensées de la guitare, le chant lead et les chœurs entêtants…

"Crime in the Century" date de 1974 et "Even in the Quietest Moments…" de 1977, je les ai découverts après, quand j’ai été amie avec Karine, l’année de mes dix-sept ans. Elle me faisait écouter ses disques et ceux qu’elle empruntait à son grand frère, j’ai accroché fortement à ces deux-là. J’aimais leur foisonnement musical, les trouvailles sonores (les cris de "School", les oiseaux de "Even in the Quietest Moments…"), leur pochette éloquente (les mains dans l’espace refermées sur des barreaux de prison, le piano à queue et sa partition sous la neige). Ils ont profondément marqué la jeune fille rêveuse et sensible que j’étais.

Ces trois disques de Supertramp faisaient partie de ma collection de vinyles,  je n’en ai jamais acheté d’autres, ni même écouté d’autres, je crois. Comme si ça suffisait. L’œuvre parfaite, ni plus ni moins. Ce sont ces mêmes trois disques que j’ai importés récemment sur mon ordinateur, pas un de plus, pas un de moins. La douceur aérienne de "Breakfast in America", l’âpreté de "Crime in the Century", la langueur cotonneuse de "Even in the Quietest Moments…".

Par curiosité, il faudra bien que j’écoute, un jour ou l’autre, le reste de la discographie. Au moins le premier, "Supertramp" (1970), et tant qu’on y est "Indelibly Stamped" (1971), "Crisis ? What Crisis ?" (1975), peut-être aussi "…Famous Last Words…" (1982) si je suis motivée. Pour savoir enfin si j’ai raison de penser que "Crime in the Century", "Even in the Quietest Moments…" et "Breakfast in America" sont les seuls meilleurs albums de Supertramp.

mercredi 7 janvier 2015

Trois jours à Dijon


27, 28 et 29 décembre 2014
Plus ou moins prévu au départ avec Brigitte, c'est finalement seule que je me suis rendue à Dijon (21, Côte d'Or) pour trois jours de visites (musée Rude, Puits de Moïse, musée des Beaux-Arts, musée de la Vie Bourguignonne, musée d'Art Sacré, beaucoup d'églises, certaines au moment de la messe) et de balades dans les rues du centre-ville tout en bravant le froid. 
Heureusement, j'ai trouvé des endroits chaleureux pour aller me restaurer ou boire un chocolat. Chez Trinidad (place du Théâtre) j'ai dégusté un excellent burger au fromage d'Époisses, aux Grands Ducs (place de la Libération) j'ai découvert et apprécié les œufs en meurette, au Palais de la Bière (place de la Laïcité) j'ai mangé un banal croque-madame avec frites et salade, alors que tout le monde commandait le plat du jour : un poulet sauce au miel avec riz safrané, Allez savoir pourquoi je ne l'ai pas pris, les clients avaient l'air de se régaler... 
À la Maison Millière (rue de la Chouette), j'ai bu un chocolat chaud parfumé aux épices et acheté des nonnettes au miel et à l'orange. J'ai donc pu visiter les intérieurs de cette magnifique bâtisse du XVe siècle, classée Monument Historique, et échanger quelques mots avec le patron. J'ai beaucoup aimé l'ambiance feutrée et confortable de la Brasserie des Beaux-Arts (place des Ducs), un endroit propice à la détente après une visite intense du musée, qui est situé au cœur du Palais des Ducs de Bourgogne.
Je n'ai rencontré que des gens sympathiques, commerçants, serveurs, agents des musées, personnel de l'hôtel, tous aimant parler de leur ville, de ses spécialités culinaires, de ses légendes, de son histoire, de ces curiosités...

 Hôtel de Vogüe



Cathédrale Notre-Dame

Maison Millière



Église Saint-Michel

 Rue Vannerie

La Nef (ancienne église Saint-Étienne)

Église Saint-Michel, la Nef




Cathédrale Notre-Dame

 Hôtel de Vogüe



Rue de la Liberté






Jardin Darcy

Puits de Moïse







Cathédrale Saint-Bénigne


Rue des Forges

 Palais des Ducs de Bourgogne, tour Philippe-le-Bon

Cour des Ducs


Vers la place de la Libération



Palais de justice




Couvent des Bernardines



Les félins dijonnais









Le grand duc et le chat (maison Millière)

La chouette de Notre-Dame

L'escargot de Bourgogne (magasin Mulot & Petitjean)

L'ours blanc du jardin Darcy