vendredi 20 juillet 2012

Longueur d'Ondes #64


Bon été à tous, à toutes !

Pour suivre l'actualité musicale en ces mois de juillet/août 2012, ce lien est essentiel :


Et maintenant, les huit chroniques rédigées par mes soins figurant dans le numéro 64 du magazine Sur la même Longueur d'Ondes.

1) AUTOUR D'ELLE : "Lancinante" (Suzanne Records)


2) BENJAMIN SCHOOS : "China man vs China girl" (Freaksville Record)


3) BIBI TANGA & THE SELENITES : "40° of Sunshine" (Nat Geo Music)


4) DAVEN KELLER : "Réaction B" (Idol)


5) HAYSEED GENIUS : "Hayseed genius" (Autoproduction)


6) JELILA : "Free Style" (Autoproduit)


7) VALIER : "Le paradis perdu" (Autoproduit)


8) YAS & THE LIGHTMOTIV : "Chop off the head" (Holistique Music)

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AUTOUR D'ELLE
"Lancinante"
Suzanne Records

Après avoir représenté la Haute-Normandie comme découverte du Printemps de Bourges en 2006, lui offrant l'opportunité de nombreux concerts, après le six titres pop rock "Suzanne" aux guitares tout à la fois puissantes et mélodiques (chronique dans le numéro 39 de Longueur d'Ondes), le quatuor rouennais sort enfin son premier album ! "Lancinante" fait encore référence à Suzanne, jeune femme imaginaire qui apparaît ici ou là, au long des douze chansons en français (le groupe le revendique) nourries aux bons gros sons des années quatre-vingt-dix. Etienne est toujours au chant, guitare et clavier, Loïc à la basse, Cyril aux guitares, Guillaume à la batterie. La courte "Intro" aux résonances indiennes cède aussitôt la place aux guitares haut perchées de "Mépris", puis à celles, plus aériennes et chaloupées des "Paravents"… Les textes collent parfaitement à la musique, on vibre d'un bout à l'autre jusqu'à "Ta vie en calme", folk, acoustique, apaisant.


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BENJAMIN SCHOOS
"China man vs China girl"
Freaksville Record

Nous avions découvert l'artiste belge en 2007 avec "L'homme libellule", signé de son alias Miam Monster Miam (chronique parue dans Longueur d'Ondes numéro 42). Officiant aussi sous son propre nom, Benjamin Schoos livre ce trésor mélodique pop et racé, où apparaissent des invités de marque. Quel plaisir d'entendre la voix de Laetitia Sadier (Stereolab) dans "Je ne vois que vous", chanson fraîche, pétillante, désarmante… Plus loin, le parolier Jacques Duvall (avec Marc Morgan) signe "Le combat", électro pop optimiste, sautillante, avec envolées lyriques, synthés aériens. Il y a aussi ce double hommage sublime au poète surréaliste aventurier Arthur Cravan (1887-1918) et au boxeur noir américain Jack Johnson (1878-1946, consacré par Miles Davis en 1970). Il est question de boxe, de catch, d'amour, de haine ; s'affrontent des hommes, des femmes, dans un décor de roman noir ou plus "fleur bleue"… Le combat est aussi contre soi-même.


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BIBI TANGA & THE SELENITES
"40° of sunshine"
Nat Geo Music

Natif de Centrafrique (1969), Bibi Tanga arrive en France à l'âge de neuf ans. Il est baigné dès son plus jeune âge dans une culture musicale large et variée, incluant ses origines africaines. Membre de la Malka Family puis des Gréements de Fortune, il enregistre en 2000 "Le vent qui souffle" au chant et à la basse. En 2003, Bibi croise le chemin de cet hurluberlu bidouilleur de sons, le Professeur Inlassable. "Yellow Gauze" se fait remarquer en 2007 par son électro cosmopolite. Arrivent le violoniste Arthur Simonini, le guitariste Rico Kerridge et le batteur Arnaud Biscay : Bibi Tanga & The Selenites (habitants de la lune) enregistrent le très groovy "Dunya" en 2010. Ils récidivent aujourd'hui pour notre plus grand bonheur avec "40° of sunshine", dopé au rythm'n'blues, à l'afro beat, au funk, à la soul, aux musiques traditionnelles africaines… En anglais, sango ou français, chaque titre incite à la bonne humeur, jusqu'à la transe.


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DAVEN KELLER
"Réaction B"
Idol

Ce brillant musicien n’est autre que Pierre Bondu, à la guitare et aux claviers sur la première tournée de Dominique A (1991), auteur de deux albums solo "Ramdam" (1999) et "Quelqu’un quelque part" (2004), compositeur de musique de films (pour Catherine Corsini, les frères Larrieu ou Thierry Jousse)… Collaborant avec Miossec ou Philippe Katerine, il signe le tube "100% VIP" en 2005. Daven Keller est né avec "Réaction A" en 2008, un album étonnant, pop et dansant, aux sons et rythmes électroniques, chanté en français. DK récidive avec "Réaction B" qui en surprendra certainement plus d’un(e) tant le virage est important, tant il dévoile une nouvelle facette de ses talents de compositeur et d’arrangeur. L’œuvre est totalement instrumentale, basée sur un quatuor à cordes agrémenté de clavecin, de piano ou de percussions... Nous aimons le jeu subtil des instruments, les ambiances cinématographiques de ces dix pièces qui se nomment toutes "Métronome".


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HAYSEED GENIUS
"Hayseed genius"
Autoproduction

D'emblée, nous remarquons la qualité du son, des arrangements et du mixage, nous aimons les teintes musicales chaudes et lumineuses, la large palette d'instruments et de percussions. Nous accrochons à cette voix particulière, chantée/parlée, français/anglais, aux textes simples, épurés, presque naïfs, mais étonnamment touchants. Nous sommes tout à la fois dans la chanson, le rap, l'électro, les musiques traditionnelles ou expérimentales… Ce projet solo est celui d'Olivier Fourcade, qui l'a entièrement réalisé "à la maison". Guitares, claviers, rythmiques, samples…, s'harmonisent avec élégance pour un ensemble ciselé, "cool", très agréable à écouter. Le premier des dix titres, "Raconte-moi", reggae léger et sautillant, est suivi d'un "Quand tu danses" africain ensorcelant. Plus loin, le rap symphonique "On veut tous de l'amour", les cordes cristallines et ces touches de synthé charmantes dans "Tu cours après l'amour"…



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JELILA
"Free Style"
Autoproduit

C’est le premier EP de cette artiste singulière, auteur, compositeur et interprète, qui sait mixer les genres. Jelila utilise des claviers, des percussions, l’ordinateur, fait de sa voix un véritable instrument, à la façon de Camille. Ici l’on pense à PJ Harvey, là à Susheela Raman, il y a la reprise très personnelle et réussie de "La mauvaise réputation" de Brassens.



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VALIER
"Le paradis perdu"
Autoproduit

Le premier album éponyme de cet artiste brestois (par ailleurs sculpteur) est paru en 2007, nous l’avions chroniqué (Longueur d’Ondes numéro 41) de façon enthousiaste, succombant à sa poésie sauvage, sa voix grave, sa guitare dans l’urgence. "Le paradis perdu" a été composé en 2008, il aura fallu attendre quatre ans avant sa sortie officielle. Valier change de registre pour notre plus grand plaisir, met en valeur sa voix particulière sur des chansons plus intimistes, plus posées, plus sereines. "Les femmes et l’alcool" du premier album est reprise ici en version acoustique. Plus loin, le blues de "Luxembourg", sa nostalgie, ses regrets : « Je prends  ma tête dans mes mains, dans ce jardin, assis sur le bord du bassin, pendant ce temps les enfants font voguer des bateaux, sur l’eau. » Il y a "Les roses fanées", et sa troublante complainte, "Rêver encore" et ses  chœurs délicats… Le tout produit et arrangé par Fred Gransard, de Bikini Machine.


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YAS &THE LIGHTMOTIV
"Chop off the head"
Holistique Music

En 2010, le quatuor de Montreuil enregistrait son premier album, nous découvrions le spoken word de Yas, ses textes écorchés, martelés, mis en valeur par les instruments : platines, machines, claviers, batterie, samples, contrebasse et guitare (chronique dans le numéro 54 de Longueur d’Ondes). Deux ans plus tard, voici "Chop off the head" ce qui veut dire « couper la tête » : douze titres percutants, aux résonnances urbaines. Les textes sont en anglais, en anglo-français, nous apprécions plus particulièrement ceux écrits en français : "Les moutons" et son trip hop pêchu, d’une extrême lucidité : « N’oubliez pas de bien nettoyer, récurer à fond les étables pour que les moutons évoluent la nuit dans un espace vide d’idées, que leurs rêves soient une succession d’images de leur journée, utilisez le moins de mots possible ». Nous aimons aussi la poésie intimiste et réaliste de "Ça souffre", ses guitares lancinantes, répétitives.