lundi 4 avril 2011

Trois concerts en mars 1/3 Bibi Tanga + Push Up

Après une période hivernale peu favorable aux sorties, j'enchaîne coup sur coup trois concerts inratables. Écoutant régulièrement la musique de ces artistes chez moi ou en voiture, je veux les voir jouer sur scène !

J'adore Bibi Tanga, j'ai une passion pour Elista, je m'intéresse depuis quelque temps à Erik Truffaz… Trois concerts, trois salles, trois compte rendus et des photos.

En 2007, Bibi Tanga s'associait avec le Professeur Inlassable et enregistrait "Yellow Gauze". Cette musique groove électro aux couleurs de l'Afrique étant parvenue jusqu'à mes oreilles, je ne me lassais pas de l'écouter.

Fin août 2010, l'occasion m'a été donnée de voir Bibi Tanga & The Selenites lors d'un concert en plein air à la Villette. Il faisait beau, il y avait du monde, l'ambiance était à la fête, à la détente…

http://www.myspace.com/bibitanga

Un concert généreux, des musiciens heureux : Bibi au chant et à la basse, Rico Kerridge à la guitare électrique, Arnaud Biscay à la batterie, Arthur Simonini au violon et au piano (jeu virevoltant et décoiffant). Et toujours, aux machines, Professeur Inlassable, bonhomme et facétieux.

http://www.myspace.com/leprofesseurinlassable

Les jours d'après, je m'empressais d'acheter "Dunya", deuxième album plus étoffé, doux et dansant, ensoleillé.

Bibi Tanga + Push Up, File 7, Magny-le-Hongre, 5 mars 2011

Alors, nous irions au concert de File 7, le 5 mars 2011. Un samedi soir c'était parfait, il y avait Push Up (que j'avais découvert sur la scène Zebrock en septembre) en deuxième partie de soirée, ce serait du spectacle avec ses trois chanteurs bondissants, son flûtiste explosif, son clavier délirant (avec sa casquette de pilote), plus le batteur, le bassiste, le guitariste…

Nous redécouvrons les lieux, nous n'étions pas venus à File 7 depuis belle lurette. La dernière fois pour moi je crois, c'était en mai dernier pour Siméo en première partie de Féloche. En mars j'avais vu Elista, qui jouait avant Luke (j'étais venue pour Elista).

Concernant Bibi Tanga, nous parlerons de "première partie de soirée" plutôt que de "première partie" tout court. D'ailleurs, le groupe a joué pendant plus d'une heure et demie, ceci explique cela.

De quoi écouter la majeure partie des titres de "Dunya", plus quelques autres de "Yellow Gauze", et une reprise de Curtis Mayfield. Professeur Inlassable est un personnage éminemment sympathique, tous les musiciens ont le swing et de l'énergie, ils sont posés ou plus fougueux…


Push Up, je les revois avec plaisir, ils sautent partout, multipliant les mimiques, les postures, les attitudes sur un rythm'n'blues survitaminé. Nous sommes dans une comédie musicale, suivant les aventures de Quincy Brown, cousin oublié de Quincy Jones et de James Brown. La tribu s'offre une reprise des Clash lors des rappels. Un show éclatant !

http://www.myspace.com/thegranddayof


Nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin, retournant à File 7 quinze jours plus tard pour le folk rock du Grand Ouest (américain) de la Maison Tellier (avec Jonborrows en "vraie" première partie). Pour les photos, il faudra attendre un peu.

La programmation de File 7 d'avril jusqu'en juillet est très alléchante. Nous viendrons au moins pour le duo parisien Arlt dans le cadre d'un café concert le vendredi 22 avril (21h) et pour Fishbone, from Los Angeles, le dimanche 22 mai (18h).

http://www.file7.com

Trois concerts en mars 2/3 Elista + Agop


Après une période hivernale peu favorable aux sorties, j'enchaîne coup sur coup trois concerts inratables. Écoutant régulièrement la musique de ces artistes chez moi ou en voiture, je veux les voir jouer sur scène !
J'adore Bibi Tanga, j'ai une passion pour Elista, je m'intéresse depuis quelque temps à Erik Truffaz… Trois concerts, trois salles, trois compte rendus et des photos.
Elista + Agop, la Maroquinerie, Paris, 11 mars 2011
Le compte rendu et les photos ont été faits pour le site Internet du magazine Longueur d'Ondes et mis en ligne dès le 16 mars. J'ai été réactive, sur ce coup-là !
"L'amour, la guerre et l'imbécile" : le troisième album du groupe francilien, sorti en janvier 2011, affiche une pop élégante et stylée, un climat apaisé, un son plus acoustique. Le concert à la Maroquinerie fut dans cette veine, l'ambiance joyeuse, chaleureuse, jubilatoire.
S'il y eut moult chansons du dernier (mais pas toutes), celles du premier ("Elista", 2003) et du second album ("La folie douce", 2006) étaient largement représentées, pour le plus grand plaisir des fans, venus nombreux.
En première partie, nous découvrons le jeune folk singer barbu et sympathique Agop, qui d'emblée en impose, tant au niveau de son jeu de guitare vif et pêchu que de sa voix ample et généreuse.
Un titre en duo avec une blonde jeune fille au look 70's frappant un tambourin provoque la surprise, ainsi qu'une chanson dédiée à Michael Jackson et son clin d'œil à "Billie Jean".
La salle se remplit, Elista monte sur scène sous les applaudissements et démarre avec deux titres du premier album : "La vie à deux" et "Tout ce qui me retienne" (Ta main dans la mienne).
Après le titre phare "L'amour, la guerre et l'imbécile" et son dilemme amoureux (Au gré de rendez-vous occultes, j'allais de cabine en cabine, en me disant : "Le corps exulte – le cœur peut bien crier famine"…), nous plongeons dans "La folie douce" aux textes denses et percutants. "Les hommes ordinaires", "Courage", "Le niveau des mers", "Dès le départ, dès le début" sont menés de main de maître, avec deux nouvelles recrues.
Julien Cortes (membre des groupes Erevan Tusk et Querrencia) est à la guitare mélodique et au synthé, Antoine Rault (alias Antoine de Saint-Antoine du groupe Asyl, également musicien de Daniel Darc sur sa dernière tournée) se distingue autant par sa tenue vestimentaire que pour ses lignes de basse soignées.
Le duo François Nguyen et Thomas Pierron, au chant et aux guitares, fonctionne du feu de Dieu, le batteur Marc Mallia mène la barque avec sa frappe habituelle, précise et efficace. Benjamin Peurey, le parolier du groupe, se trouve dans la salle et affiche un sourire radieux.
Les teintes sont plus mélancoliques sur "Devine", avec ses vérités pas forcément faciles à dire (Moi, si j'avais le choix, tu sais, je partirais loin de toi, pour toujours, pour toujours et à jamais…), on erre dans "La nuit Madrilène" du premier album, on se consume "À la manière d'un météore".
"Des couleurs à ta robe" nous rappelle que la vie est belle mais brève, qu'il faut en profiter maintenant (Parce qu'il faut bien partir un jour, tout redevient poussière : tour à tour, dans le contre-jour, fumée dans la lumière…).
La reprise d'Etienne Daho "Saudade" vient nous prouver, si l'on en doutait encore, qu'Elista est de cette trempe, dans cet état d'esprit à la fois simple et exigeant, revendiquant son côté pop chanson française et ses textes "écrits". Le public est aux anges, applaudit à tout rompre, en redemande.
"La part de toi" a sa part de regrets (Et, dans la peau, je t'ai encore, moi qui n'étais pas assez fort pour garder tes mains dans les miennes…), "Déçu du paradis" nous fait repartir quelques années en arrière et provoque la danse dans l'assistance. Le concert se clôt sur "La Saint-Valentin", "le" single sur toutes les radios.
Mais c'était sans compter sur les rappels, on ne va pas se quitter comme ça ! "Debout" nous met en transe, "L'amour sale" se distingue de l'amour-propre et nous aimons les jeux de mots (L'amour sale, c'est toi et moi, dans de beaux draps).
Nous voilà à la fin, le groupe revient nous asséner un admirable "Je suis une nuit de tempête", terriblement actuel dans ses propos (Que ce soit clair chers partenaires, dans une salle de séminaires, je veux vous voir savoir vous taire, je veux revoir votre salaire, pensez à moi mon pauvre ami, j'obéis à l'économie…).
Nous regrettons un peu, comme d'autres personnes dans la salle, qu'Elista n'ait pas joué "La ballade criminelle" ou "Le royaume des cieux". Qu'à cela ne tienne, nous les écouterons sur le troisième album, en rentrant du concert.
Elista est en show case le samedi 19 mars au Salon du Livre (19h) pour soutenir son parolier : en effet, Benjamin Peurey est également l'auteur de nouvelles, ses deux recueils "Hollywood en Larmes" et "Kicked Ass – Récits de fond de panier" sont parus aux éditions Noviny 44.
Plus tard, le samedi 9 avril (20h), Elista joue à l'Empreinte (à Savigny-le-Temple, en Seine-et-Marne) avec Deportivo.
Infos à suivre :
Elista est sur Facebook et Twitter.


Trois concerts en mars 3/3 Erik Truffaz + Oxyd



Après une période hivernale peu favorable aux sorties, j'enchaîne coup sur coup trois concerts inratables. Écoutant régulièrement la musique de ces artistes chez moi ou en voiture, je veux les voir jouer sur scène !

J'adore Bibi Tanga, j'ai une passion pour Elista, je m'intéresse depuis quelque temps à Erik Truffaz… Trois concerts, trois salles, trois compte rendus et des photos.
Erik Truffaz + Oxyd, les Cuizines, Chelles, 16 mars 2011

Quelle aubaine ! Écouter le trompettiste franco-suisse dans une petite salle de Seine-et-Marne à quinze minutes de chez moi alors que le concert de la Cigale, le 2 mars, affichait complet…

J'ai commencé à m'intéresser au jazz d'Erik Truffaz en 2008 avec le triple album "Paris, Bénarès, Mexico", en 2007 je l'avais découvert en concert au festival des 3 éléphants… Sa musique, éclectique, se nourrit de multiples influences. Sa démarche est intéressante, elle donne envie d'être curieux.

"In Between" arrive fin octobre 2010, avec ce "Let me go" entêtant et la voix de Sophie Hunger que l'on retrouve plus loin sur "Dirge" de Bob Dylan… C'est un album facilement accessible, extrêmement sensible, qui "colle" avec son temps.

On se laisse porter par les envolées gracieuses de la trompette, les vocalises insensées du Fender Rhodes (Benoît Corboz), la basse est parfaite (Marcello Giuliani), la batterie remarquable (Marc Erbetta). C'est jubilatoire de se sentir aimer le jazz, alors qu'on le trouve souvent hermétique.


En première partie aux Cuizines, ce mercredi 16 mars 2011 déjà printanier, les jeunes franciliens d'Oxyd se défendent pas mal avec un jazz fusion instinctif, volontairement lourd, appuyé, expérimental.


J'ai acheté l'album "Oblivious" (le deuxième en date) à l'issue de la soirée. En l'écoutant dans ma voiture, le matin, pour aller travailler, je pense parfois à Sixun mais en plus rugueux (il faut dire que mes références, en matière de jazz, sont limitées…).

C'est un quintet avec deux cuivres (trompette et saxophone ténor), un Fender Rhodes, une basse à six cordes et une batterie plutôt brute de décoffrage.

http://www.myspace.com/oxydquintet

Après un court entracte, le temps de faire le changement de matériel et d'instruments (le line up) et nous voilà tous les yeux rivés vers la scène, attendant impatiemment l'apparition du longiligne trompettiste aux yeux bleus et aux cheveux blancs.

Les musiciens qui l'accompagnent en quartet sont ceux de l'album. Il n'y a (malheureusement pas) Sophie Hunger mais l'artiste suisse Anna Aaron est très bien aussi, une belle présence sur scène pour la dernière partie de la soirée, juste avant les rappels…

http://www.myspace.com/annaaron
Erik Truffaz annonce les morceaux, fait des commentaires, s'adresse directement au public de sa voix simple et douce. La petite salle des Cuizines est remplie d'amateurs de jazz mais pas seulement.
En tout cas, tout le monde nage dans le bonheur d'écouter une si bonne musique, planante ou plus chaloupée. On ne se lasse pas des solos démentiels des claviers, de la basse dynamique et chantante, de cette batterie hypersensible, très expressive… Et puis la trompette (la la la trompette) grandiose, enveloppante…

Erik Truffaz, avec son ouverture d'esprit et son humanité, amène des gens vers le jazz qui sans lui n'y seraient peut-être pas allés. Franchement, chapeau !
Ses prochaines dates passent par la Hongrie, l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, avec des retours en France, en province ou en banlieue, dans des salles comme La Nef à Angoulême ou Le Plan de Ris-Orangis. La prochaine date à Paris est le 4 novembre 2011, au Trianon.
Il se mitonne des choses appétissantes aux Cuizines d'avril à juin, Burning Heads, HK & Les Saltimbanks, Susheela Raman, Brigitte + Le Prince Miiaou…